Comment l’amiable s’est imposé dans les cours et tribunaux ?
Michel, un entrepreneur, attaque François, un carreleur devant le Tribunal.
Le carrelage que François a placé sur la terrasse d’un des chantiers de Michel est fêlé sur toute la longueur.
Michel estime que François a bâclé son travail, et de son côté, François pense que c’est la chape qui a été mal posée et ne permet pas de faire tenir le carrelage correctement.
La juge qui doit examiner le dossier est interpellé : les deux hommes travaillent ensemble depuis 30 ans !
ils se font confiance depuis tellement longtemps.
La seule chose qu’elle pourra leur proposer est de désigner un expert qui va détruire la terrasse pour analyser la chape.
Cela va prendre beaucoup de temps et coûter beaucoup d’argent.
La magistrate se dit qu’ « 𝑖𝑙 𝑦 𝑎 𝑎𝑢𝑡𝑟𝑒 𝑐ℎ𝑜𝑠𝑒 𝑒𝑡 𝑚𝑎 𝑠𝑜𝑙𝑢𝑡𝑖𝑜𝑛 𝑛𝑒 𝑠𝑒𝑟𝑎 𝑗𝑎𝑚𝑎𝑖𝑠 𝑠𝑎𝑡𝑖𝑠𝑓𝑎𝑖𝑠𝑎𝑛𝑡𝑒 ».
Elle leur propose alors d’aller voir un médiateur pour trouver une solution à leur litige.
ils ont accepté.
Les deux hommes ont trouvé LA solution qui a préservé leur relation de travail, ils ont d’ailleurs continué à travailler ensemble.
Cette affaire est la toute première d’une longue série que Sylvie Frankignoul, juge au Tribunal de l’entreprise francophone de Bruxelles a envoyé en médiation.
Passionnée par l’amiable, Sylvie s’est également investie dans le GEMME Belgium, le groupement européen des magistrats pour la médiation dont elle est aujourd’hui vice-présidente.
Elle préside également la chambre de règlement à l’amiable au Tribunal de l’entreprise.
Dans ce nouvel épisode du podcast « 𝐿𝑎 𝐽𝑢𝑠𝑡𝑖𝑐𝑒 𝑒𝑡 𝑚𝑜𝑖 », Sylvie nous raconte avec passion comment l’amiable a fait son entrée dans son tribunal.
Et quels efforts ont été déployés pour l’implanter de façon pérenne dans les cours et tribunaux grâce à des projets pilotes et à un changement de législation.
Bonne écoute !