“On l’a les yeux dans les yeux. On arrive à déceler si sa parole est vraie ou pas.”
Elisabeth Fontaine
« Mon fils a 13 ans, il pourra dire au juge où il veut vivre. »
Une idée reçue que j’entends souvent chez les parents séparés.
Et pourtant, c’est archi-faux !
Un enfant ne décide jamais de son lieu de vie.
À partir de 10 ans, il est invité à être entendu par un juge, mais uniquement pour partager son vécu et ses ressentis dans un climat de confiance et de bienveillance.
Depuis mars 2024, une nouvelle loi permet même à l’enfant d’être accompagné par une personne de confiance, comme un·e psychologue.
Mais alors, à quoi sert l’audition de l’enfant si ce n’est pas lui qui choisit ?
Lors d’un entretien riche d’enseignements, Elisabeth Fontaine, juge de la famille au Tribunal de première instance du Brabant wallon, m’a répondu :
L’audition permet à l’enfant d’exprimer ses sentiments sans être placé au cœur du conflit parental.
Pour la magistrate, le rapport d’audition est un outil clé dans sa prise de décision, qui repose sur une analyse globale du dossier :
– Témoignages
– Attestations médicales
– Bulletins scolaires
– etc.
Et ne croyez pas qu’il est possible de manipuler l’enfant : le juge est capable de déceler si la parole de l’enfant est sincère ou sous influence.
“Le droit évolue tellement vite qu’il me semble nécessaire de continuer…”
Nadia Bouria
Dans cet épisode de La Justice et Moi, je partage avec vous mes réflexions et décisions prises pour cette nouvelle année. ✨
Après une période de grande fatigue et un bilan sur mes priorités, j’ai décidé d’adopter un rythme plus équilibré pour le podcast : désormais, vous retrouverez un nouvel épisode toutes les deux semaines.
Je vous explique pourquoi ce choix était nécessaire, les coulisses de l’organisation du podcast, et ce que vous pouvez continuer à attendre : des épisodes solo sur des thématiques juridiques, des entretiens enrichissants avec des professionnels du droit, et bien sûr, des moments “bla bla” pour discuter à cœur ouvert.
Merci pour votre soutien et votre fidélité. Ensemble, continuons à rendre le droit accessible et à faire évoluer les échanges autour de la justice.
Publier un épisode de mon podcast « La Justice et moi » chaque semaine est un vrai défi.
Avec une organisation quasi militaire, je jongle entre ce projet passion et mon activité d’avocate.
Mais en cette fin d’année, une période toujours chargée avec les audiences, les dernières conclusions, et les courriers de dernière minute, un grain de sable est venu enrayer la machine.
Je devais enregistrer un épisode solo sur une thématique juridique avant de partir en vacances.
Et je n’ai pas eu le temps de le boucler avant mon départ.
Mon plan B ? Emporter mon micro pour finaliser l’enregistrement sur place.
Et là, surprise… j’ai oublié mon matériel.
Pourquoi ? Parce que je suis fatiguée. Tout simplement.
Cette fatigue accumulée m’a rappelé qu’il faut parfois savoir lâcher prise. Alors, pour la première fois, il n’y aura pas d’épisode pendant les prochaines semaines.
Je vous raconte tout dans un épisode enregistré… depuis mon téléphone.
En attendant, je vous souhaite de très belles fêtes de fin d’année !
Prenez soin de vous et apprenez à écouter vos limites.
« Sans le Conseil supérieur de la justice, je ne serais pas magistrate»
Najat Arbib
Najat a grandi à Liège, dans l’est de la Belgique, dans un quartier populaire.
Fille d’immigrés marocains, elle décide de faire des études de droit pour, dit-elle, «comprendre mes droits ».
Elle devient avocate mais n’imagine pas un seul instant qu’elle pourrait devenir magistrate.
Elle le dit elle-même : « J’étais pleine de préjugés. »
Après avoir travaillé au parquet comme juriste, elle découvre l’existence du Conseil supérieur de la justice (CSJ), une institution créée après le scandale de l’affaire Dutroux pour restaurer la confiance entre la justice et les citoyens.
Najat décide de tenter sa chance… et ça marche !
Depuis, elle est depuis devenue Vice-présidente du tribunal de première instance de Liège et membre du Conseil supérieur de la justice, auquel elle reconnaît un rôle essentiel dans l’humanisation de la justice.
Les missions du CSJ :
Sélectionner et nommer les magistrats
Contrôler la justice via des audits et des enquêtes
Donner des avis, notamment sur des propositions de loi
Traiter les plaintes des justiciables
Je vous invite à écouter cet entretien inspirant avec Najat Arbib. Il est fait pour vous, surtout si vous n’osez pas rêver grand à cause de vos croyances limitantes.
la justice est asséchée et en devient par nature discriminante
Manuela Cadelli
« On ne demande plus à la justice de faire du droit, mais de punir et d’exclure »
Cette phrase choc résume un constat : la justice, faute de moyens, devient discriminante.
Mais cette situation n’est pas une fatalité, elle est le fruit d’une révolution, celle du néolibéralisme.
Ce n’est pas moi qui le dis, mais Manuela Cadelli, juge au tribunal de première instance de Namur, une magistrate engagée pour l’indépendance de la justice et les droits fondamentaux.
Je lui ai tendu mon micro pour évoquer ensemble :
Le sous-financement de la justice, conséquence directe de la révolution néolibérale ;
La digitalisation de la justice : une avancée positive, mais à condition que les outils soient efficaces et accessibles ;
L’intelligence artificielle (IA), qui « ne peut pas marcher pour la justice » sans risquer son automatisation.
Manuela est une juge qui questionne profondément le monde dans lequel elle évolue.
Elle est d’ailleurs l’autrice de plusieurs ouvrages, dont La légitimité des élus & l’honneur des juges, dans lequel elle explore les relations entre le pouvoir politique et la justice depuis la Révolution française.
Je vous invite à écouter cet échange passionnant dans le nouvel épisode du podcast « La Justice et Moi ».
“Madame préfère tout gérer quitte à être épuisée, plutôt que de continuer à assister Monsieur, qui lui n’a pas l’idée ou qui n’a tout simplement pas envie d’en faire plus”.
Nadia Bouria
Pourquoi charge mentale, séparation et hébergement égalitaire ne font-ils pas bon ménage ?
Je ne vous présente plus la charge mentale.
Selon le dictionnaire Larousse, il s’agit “d’un poids psychologique que fait peser (plus particulièrement sur les femmes) la gestion des tâches domestiques et éducatives, engendrant une fatigue physique et, surtout, psychique. »
Que se passe-t-il lorsqu’une femme, déjà submergée par la charge mentale, se sépare de son compagnon ?
Elle s’épuise encore plus si son ex-compagnon ne l’aide pas, ne prend pas en charge les enfants totalement lorsqu’ils ont chez lui.
Il existe encore de nombreux pères qui sont « assistés » par leur ex-compagne dans la gestion des enfants.
Cette situation conduit centaines femmes à s’opposer parfois de façon virulente à l’élargissement de l’hébergement des enfants chez le père pour cette raison.
C’est la thématique que j’aborde dans l’épisode d’aujourd’hui du podcast « La Justice et moi ».
“Il faut porter plainte, il ne faut pas se poser la question”
Alexandre François
Un jour de printemps, Sandrine pousse la porte du commissariat avec sa fille de 5 ans sous le bras et son sac à main pour seul bagage. Victime de violences conjugales depuis 5 ans, elle craint les représailles de son conjoint. Elle est longuement entendue par un policier formé aux VIF (violences intrafamiliales), qui fait son rapport au magistrat référent VIF.
Le substitut craint également un passage à l’acte, puisque Jérémy a déjà été condamné pour violences conjugales après avoir envoyé son ex-femme à l’hôpital. Afin de la protéger, le substitut du Procureur du Roi lui octroie un bouton d’alarme, un dispositif qui permet de joindre les secours (le 112) en une simple pression. La victime est géolocalisée et l’appareil enregistre tout ce qui se passe autour d’elle.
Dans le nouvel épisode du podcast « La Justice et moi », je vous propose d’écouter la deuxième partie de mon entretien avec Alexandre François, substitut du Procureur du Roi à Liège et référent en matière de violences intrafamiliales (VIF). Il est l’auteur du livre Les violences intrafamiliales entre (ex-)partenaires. Dans cette deuxième partie, nous avons également évoqué la loi « Stop féminicide » et le contrôle coercitif, enfin défini dans un texte législatif. Mais, tout comme moi, Alexandre François regrette que les comportements relevant du contrôle coercitif ne soient pas incriminés
“Il ne faut pas se fatiguer de déposer plainte, si la police n’est pas informée, elle ne pourra rien faire“
Alexandre François
Aujourd’hui, j’ai envie de vous parler de Sylvie, 43 ans, qui a subi toute sa vie maritales les violences de la part de son mari, Grégory.
Mère de deux enfants, elle culpabilise, refuse de faire éclater sa famille, alors elle accepte brimades, insultes et toutes les formes de contrôle auxquelles il la soumet.
Il lui interdit de travailler, mais lorsqu’elle décroche finalement un emploi, il lui confisque son salaire tous les mois. Elle doit demander de l’argent pour habiller les enfants et faire les courses.
Les enfants, âgés de 12 et 10 ans, subissent aussi des cris, des insultes et des pressions pour qu’ils soient les « meilleurs à l’école et performants au foot ».
Lors d’une énième dispute accompagnée de coups, Sylvie décide que trop, c’est trop, et annonce à son conjoint qu’elle le quitte.
Il se moque d’elle.
Lorsqu’il réalise qu’elle est sérieuse, il entre dans une rage folle et lui assène des coups extrêmement violents devant les enfants.
Ils hurlent si fort que le voisin appelle la police.
Les agents interrogent Sylvie.
Terrorisée, elle reste mutique.
Mais le voisin lui raconte les bleus sur son visage, les cris, les insultes qu’il entend régulièrement et toutes les fois où monsieur est rentré alcoolisé et s’est déchaîné sur Sylvie.
Cette fois-ci, il s’est décidé à appeler la police parce qu’il a bien cru « qu’il allait la tuer ».
Les policiers demandent à Grégory de quitter le domicile conjugal et le Procureur du Roi prononce une interdiction temporaire de résidence, l’un des outils que le Parquet peut mettre en œuvre dans les cas de violences.
Dans ce nouvel épisode du podcast « La Justice et moi », je vous propose d’écouter la première partie de mon entretien avec Alexandre François, substitut du Procureur du Roi à Liège et référent en matière de violences intrafamiliales (VIF).
Il est l’auteur du livre Les violences intrafamiliales entre (ex-)partenaires. Alexandre est intarissable sur le sujet et nous donne les clés pour mieux comprendre pourquoi certains auteurs de violences intrafamiliales sont sanctionnés et pourquoi d’autres semblent passer à travers les mailles du filet.
Un épisode à écouter absolument, en particulier si vous êtes victime.
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La responsable est la fameuse “loi concernant l’emploi des langues”, un véritable guide qui définit dans quelle langue les justiciables sont jugés.
Je vous en dis plus dans ce nouvel épisode solo du podcast « 𝐿𝑎 𝑗𝑢𝑠𝑡𝑖𝑐𝑒 𝑒𝑡 𝑚𝑜𝑖 ».
Et si, parmi vous, il y a un spécialiste de la question (juge ou avocat, …), je vous invite à prendre contact avec moi pour décortiquer un peu plus en profondeur (dans un prochain épisode) cette loi qui donne des migraines à certains d’entre nous…
Cette phrase vous avez dû l’entendre des dizaines de fois.
Et pourtant, cette affirmation est archi fausse.
Il n’existe pas deux catégories d’avocats : ceux qui travaillent via le BAJ, le Bureau d’aide juridique, et ceux qui se font payer cher et vilain.
Certains professionnels se sont donnés pour mission de mettre leur compétence au service du justiciable et travaillent exclusivement sous le bénéfice de l’aide juridique.
D’autres consacrent une partie de leur activité à l’aide juridique et prennent aussi des dossiers payants.
Dans ce nouvel épisode du podcast « 𝐿𝑎 𝐽𝑢𝑠𝑡𝑖𝑐𝑒 𝑒𝑡 𝑚𝑜𝑖 », je donne la parole à Anne-Anne-Sophie Loppe et Caroline Pepin, avocates au Barreau de Bruxelles et Présidentes du BAJ.
Ces deux passionnées tordent le cou aux idées reçues et nous racontent les raisons qui poussent les avocats à se consacrer aux autres et les obligations qui accompagnent ce choix.
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